Compte rendu:
Manuel avait réussi pendant 20 ans à échapper aux contrôles de la police des frontières, mais pas cette fois-ci. A peine étaient-ils arrivés dans le garage que les flics se dirigeaient vers lui et l’embarquèrent manu militari dans une cellule crasseuse d’un petit poste de police. Mais alors qu’il aurait dû être renvoyé au Mexique avec ses deux compagnons de cellule, Maria et Sancho, plusieurs choses se passèrent.
Tout d’abord, aucun officier ne se présenta devant la cellule le lendemain. Puis, rapidement dans la matinée, plusieurs coups de feu et cris étranges parvinrent jusqu’aux oreilles des prisonniers. Y compris dans la cellule adjacente, ou des grognements et des cris vinrent sonner aux oreilles du trio de mexicains. Assez vite, ils comprirent qu’il s’agissait d’infectés. Mais alors qu’ils commençaient à perdre espoir sur leur situation, une bande de types se présentant comme des Z-Corps vint les libérer et leur proposa un job : la garde d’un avant-poste paumé aux environs de Kansas city contre un toit, des repas, et des fringues pas à leur taille. Le trio se jeta sur l’occasion. Mejor comer que ser comido.
C’est ainsi que Maria, Sancho et Manuel se retrouvèrent dans un Mcdo paumé en rase campagne aux abords de l’autoroute. Trois autres groupes étaient avec eux : un groupe de 5 américanos de Kansas City, une bande de motards et des fermiers. Al, l’un des américains, partageait dans sa générosité son huile de friture filtrée « comme à la maison » selon ses propos. Ça avait presque le goût de la cuisine de la madre.
Les journées passaient à se faire un peu chier. Manuel sortait régulièrement aux abords du Mcdo pour récupérer des pièces de bagnoles. Il y avait une Pontiac qui ne demandait qu’à rouler, et Manuel préférait rester prudent et prêt à partir. Maria, dont les rêves de gloire à Holywood ne semblaient pas perturbés par le bordel en cours, essayait tant bien que mal de rouler du cul devant Dwayne, un grand black ultra musclé qui passait ses journées à faire du sport. Mais il semble qu’elle ait surtout réussi à capter l’attention d’Ohio, une des motardes qui avait l’air plus portée sur les quesadillas que sur les burritos. Le soir, Sancho et Manuel discutaient pas mal avec Rachel, une des americanos, pour anticiper la régularisation de certains papiers, comme un titre de séjour ou un casier judiciaire vierge. Sancho avait en effet quelques emmerdes avec la justice, et même si ce n’était pas la priorité, mieux valait anticiper.
Flynn, un des americanos, travaillait sur une radio, et Manuel décida de lui filer un coup de main. Alors même qu’ils ne parlaient pas la même langue, il s’avéra que ce ne fut pas une barrière pour bidouiller des composants électroniques, et il réussit enfin à capter quelques trucs. En fin de journée, ils captèrent d’ailleurs une conversation de M. Johnson, le gérant de cet avant-poste. Apparemment, un certain Mac Turner de One World allait essayer de monter une équipe à Kansas City pour récupérer une certaine personne. Et apparemment, un sacré paquet de dineros serait négocié, ainsi qu’un aller simple pour l’Angleterre, soi-disant épargnée par les hostiles.
Dans le même temps, Maria et Ohio se sont rapprochés dans la soirée et Maria comprend que les bikers attendent la première opportunité pour se barrer loin d’ici.
Le lendemain matin, le trio se rend rapidement compte que les 5 américanos ne sont pas là. Ils se seraient barrés pendant la nuit. Au sourire de M. Johnson, on comprend facilement que si la mission se passe bien, il aura vite fait de se tirer d’ici. Il devient donc évident que le groupe de Kansas city est reparti dans la ville et va essayer de récupérer la fameuse personne évoquée à la radio.
Une idée germe alors dans la tête du trio : ils ne connaissent pas Kansas City, mais ils aimeraient bien trouver un moyen de se barrer et tant qu’à faire avec du pognon. Maria décide alors d’aller discuter avec Ohio afin de voir si les bikers n’auraient pas une idée. Elle surprend alors une discussion de Stacy à la radio, avec quelqu’un qu’elle a l’air de bien connaître. Et cette personne offre à Stacy 100 millions de dollars pour ramener une jeune fille dans la gare d’un bled au nord de Kansas City ! Il semblerait que ce soit la One World qui commandite l’opération, mais il semblait que le McTurner aussi était de cette boîte… Une concurrence interne ? L’un d’entre eux ment ? PEut importe pour le moment, il faut rester concentré sur les 100 millions..
Dès lors que Maria les informe de ce deal, les trois mexicains décident de partir dans la nuit. A 3 heures du matin, ils se ruent dans la Pontiac et après un démarrage poussif ils parviennent à s’enfuir sur la route dans un nuage de fumée noire qui sent la friture, au désarroi des résidents du Mc Donald’s. Ils arrivent assez rapidement dans une première ville et n’ayant pas eu le temps de prendre des provisions, ils décident de s’arrêter dans un petit lotissement pour trouver quelques conserves.
Pas un bruit ne se fait entendre dans l’aube naissant au sein du quartier pavillonnaire. En entrant dans le jardin d’une première maison, Sancho et Manuel tombent sur le corps pourrissant d’un homme dans l’herbe. Allongé face contre terre, tout laisse à croire que Dios mismo lui aurait planté une énorme cuillère dans le dos pour le déguster comme un avocat trop mûr. Alors que les deux hommes retiennent à peine une nausée envahissante, Maria entre à l’intérieur de la maison. Et là, surprise ! Une forme humaine est à quatre pattes, la tête enfoncée dans le frigo en train de fouiller. Ni une ni deux, Maria se précipite, claquette à la main, prête à livrer un combat digne des plus grandes abuelas du pays. Mais après un coup bien placé, elle se rend rapidement compte que la femme en question n’a plus rien d’humain. Elle se jette sur Maria, son visage pourrissant touchant presque le sien, ses dents claquant à quelques centimètres de sa chair. Maria se débat tant bien que mal et son débardeur, déjà soumis à une pression monumentale, se déchire peu à peu. Alors que Sancho est fasciné par le spectacle de ces deux pastèques prêtes à se jeter dehors, Manuel saisit un tesson de bouteille et se jette sur le Z. A coup répété, il éventre la créature qui finit par s’effondrer au sol, laissant couler ses organes liquide dans une odeur de putréfaction abominable. Le trio s’enfuit rapidement de cette scène ignoble. Après hésitation, ils décident tout de même de s’infiltrer dans une seconde maison, cette fois en étant groupé et plus prudent.
A l’intérieur de la seconde villa, Sancho trouve enfin quelques conserves et s’empresse de les prendre. Mais en se retournant, il est rapidement surpris par Manuel, qui se tient les bras en l’air. Il est mis en joue par une vieille américaine, des bigoudis dans les cheveux, qui tient un énorme fusil à double canon et qui semble leur dire de se barrer d’ici vite fait. Mais avec son accent, les deux hommes ont bien du mal à comprendre et Manuel profite d’un moment d’inattention pour tenter de dégager le canon braqué dans son dos. Seulement, d’un geste un peu trop brutal, il envoie la crosse percuter la vieille femme en plein visage et celle-ci s’effondre à terre, en tressautant de spasmes. Manuel, à moitié traumatisé par ce qui s’est passé dans la précédente villa, saisit le fusil, qui ne contient pas de cartouches. Il finit donc par exploser le crâne de la vieille à coup de crosse afin d’éviter qu’elle ne se transforme. Le trio récupère vite fait bien fait les conserves et retourne à la voiture. A l’extérieur, ils entendent un bruit de moteur et, caché par une haie, ils voient passer le gang des bikers dans un van, en direction de Kansas City.
Le groupe reprend la route un peu après afin d’être sûr de ne pas tomber sur les motards au fil de la route. L’avancée n’est en effet pas toujours aisée, et il est fréquent de devoir rouler au pas pour contourner les nombreux véhicules abandonnés lors de la panique des débuts. C’est lors de l’un de ces moments de calme que le trio fait une rencontre surprenante. Alors que Manuel essaie de manœuvrer pour faire passer la Pontiac à un point de contrôle abandonné, Maria et Sancho font le tour des voitures à pied afin de trouver du matériel qui pourrait servir. Au bout d’un instant, Sancho aperçoit Maria courir aussi vite qu’elle le peut en gueulant « J’ai trouvé un truc, j’ai trouvé un truc, à l’aide !!! Dios mio venez vite puta madre ». En effet, Maria vient de trouver du matériel militaire en parfait état. Le problème, c’est que le matériel est toujours sur le militaire et que ce dernier s’apprête à rattraper Maria pour la dévorer. Sancho court vers la cible mais le Z saute sur Maria et l’écrase sur le bitume. Blessée et les vêtements en lambeau, elle parvient tout juste à éviter la morsure au moment où Sancho met un coup de pied dans le Z. Magnifique coup de pied digne d’un coup franc de Juninho, Sancho permet à Maria de se dégager de la prise du militaire zombifié et de s’éloigner de la trajectoire de la Pontiac. Manuel, ayant aperçu la scène dans le rétroviseur, vient en effet de sortir sa plus belle marche arrière et percute le Z de plein fouet. Les Mexicains en profitent pour récupérer du beau matériel, notamment des lampes, des couteaux, un fusil d’assaut, etc… Maria trouve également une trousse de soins et parvient à soigner en partie ses blessures dues au placage. Ils reprennent alors la route. La nuit étant prête à tomber, ils décident de s’arrêter à une ferme pour se reposer. Ils passent devant une première mais ne s’arrêtent pas, car ils perçoivent de la lumière à une fenêtre. Quelques centaines de mètres plus loin, ils trouvent une grange pour cacher le véhicule et décident d’y dormir. Un bruit se fait entendre contre une porte au fond et ils décident de s’en tenir le plus éloigné possible. Epuisés, ils s’endorment tous les trois dans la paille de la grange.
Au petit matin, un coq se met à chanter : « Cocoric…bwarglbwarfscronch » (c’est pour cela qu’il ne faut pas chanter en pleine apocalypse, on finit toujours par se faire bouffer). Maria se réveille après une bonne nuit de sommeil, seule. Elle passe par toutes les émotions : la peur, la colère, l’angoisse, le désarroi, puis finalement elle décide de prendre une douche. La voiture est toujours là, peut être que les deux hommes sont simplement allés faire un tour dans la ferme à côté chercher le petit déjeuner. Tout en remettant ses vêtements trempés, elle regarde un peu autour d’elle, et constate alors des traces de roue qui sortent de la grange et passent à travers le champ. En observant davantage, elle comprend qu’il doit s’agir d’une brouette, et qu’elle semble bien lourde. N’écoutant que son courage, et surtout se rappelant qu’elle ne savait pas démarrer la voiture, elle décide de suivre les traces. Quelques centaines de mètres plus loin, elle arrive à l’arrière d’une ferme, celle-là même où ils avaient aperçu une lumière la veille. S’avançant prudemment, elle décide d’entrer tout en tenant son couteau à la main. En franchissant la porte grinçante, elle pénètre dans une sorte de salon crade. Des traces de pas boueuses, un matelas taché au sol, des traces de mug sur la table, et une cafetière encore fumante sur une plaque de cuisson. Elle continue son avancée à pas de loup. Un bruit se fait entendre à l’extérieur sans qu’elle ne sache le définir. Aux abords d’une fenêtre, elle jette un coup d’œil à l’extérieur et aperçoit à une vingtaine de mètres un homme de dos. Il est assis devant ce qui semble être une meuleuse. Il à l’air immense. Il est simplement vêtu d’un débardeur blanc taché qui n’a sans doute jamais connu de lavage. Ses biceps font la taille d’un jamón et ses mains énormes sont en train d’aiguiser une machette de la taille d’un katana. L’homme ne semble pas l’avoir vue, elle décide donc de s’éloigner doucement de la fenêtre. Derrière elle, une porte semble mener à une cave. Elle prend une bougie qui traîne dans un tiroir, et après de longues minutes d’hésitation, elle décide d’ouvrir la porte. Des escaliers étroits descendent dans une obscurité totale. Maria descend très doucement, sa bougie à la main, quand elle entend soudain un bruit. Des pas qui commencent à monter, un bruit de chaîne, un râle. Elle a tout juste le temps de tendre sa bougie pour apercevoir une femme, presque bien habillé et coiffée, mais au visage dévoré par la putréfaction, en train de manger un bras humain. En la voyant, la femme jette le bras et se précipite pour essayer de la saisir, mais la chaine la retient. S’en est trop pour Maria qui remonte précipitamment les marches en s’urinant dessus. Elle franchit la porte et la referme avant de s’effondrer au sol, essoufflée. Mais, alors qu’elle tente de se calmer, elle se rend alors compte que le bruit de la meuleuse a cessé, et une ombre immense commence à se pencher sur elle. L’homme doit mesurer plus de deux mètres. Il est typé Sud-Américain, peut être Mexicain d’ailleurs. Il a les cheveux mi-longs crasseux, une moustache poisseuse et son débardeur ne retient pas son énorme ventre poilu. Mais il saisit Maria et la soulève comme si elle n’était qu’une poupée de chiffon. Il ouvre la porte et s’apprête à la balancer à la merci de sa femme zombie, mais Maria, dans son plus grand rôle d’actrice, lui hurle : « Ne faites pas ça, estoy embarazada, con niño, enceinte ! »
L’homme s’arrête, la regarde, regarde son ventre, et semble avoir un instant d’hésitation. Il referme la porte de la cave et traîne Maria par les cheveux vers une autre partie de la ferme, tandis que cette dernière gémit de douleur.
Manuel et Sancho se sont réveillés dans ce qui semble être une cellule. Surpris au départ de ne plus être dans la grange, les deux gringos cherchent rapidement une ouverture. La porte est close, et personne ne répond au tambourinement de Manuel sur la porte. Sancho se rend compte que sur l’un des murs, certaines briques semblent assez fragiles. Ils décident donc d’essayer d’enlever ce qu’ils peuvent. A force de sacrifices d’ongles et de doigts ensanglantés, ils parviennent enfin à retirer une brique. Manuel jette un coup d’œil à l’intérieur quand un visage se plaque face à lui. Une femme hurle dans l’interstice, les yeux écarquillés. Manuel recule d’un coup mais les deux hommes décident toutefois de continuer à creuser. Tout en restant prudent, et prêt à frapper avec les briques, ils parviennent à ouvrir une brèche suffisante pour entrer dans la pièce. Ils se glissent dans le passage, brique à la main, et voient alors un spectacle indéfinissable. La pièce est une cellule identique à la leur, 4 murs de briques et une porte métallique. Une faible lumière parvient d’une ouverture. La cellule pue l’urine, la merde et la mort. Dans un coin, recroquevillé sur paillasse ignoble, la femme aux yeux fous regarde les deux mexicains en marmonnant et en hochant la tête. Elle a clairement perdu tout esprit rationnel. Ses deux bras ont été coupés et cautérisés avec ce qui semble être de l’huile bouillante et du gros sel. A son opposé, le corps d’un homme est suspendu, une esse de boucher traversant sont sternum. La trace de machette sur son crâne laisse à penser qu’il a été tué deux fois. Ses deux jambes et l’un de ses bras sont manquants, et une forte odeur de putréfaction s’en dégage. Écœurés par ce spectacle, Manuel et Sancho prennent leur courage à deux mains et décident de décrocher l’homme afin de vérifier s’il ne pourrait pas trouver quelque chose leur permettant de forcer l’ouverture de la porte de la cellule. Alors qu’ils saisissent le corps démembré, la femme s’agite de plus en plus, traumatisée des événements auxquels elle assiste. Le corps lourd et le crochet planté profondément ne facilitent pas la tâche des deux hommes qui peine à le soulever. Enfin, le corps se détache en renversant les deux mexicains. Une partie entière du dos reste pourtant suspendue au crochet, les morceaux de chair pourris oscillant au-dessus du visage de Sancho. La femme sanglote dans son coin. Manuel et Sancho, tous deux sur le point de vomir, trouvent cependant un petit couteau suisse et essayent tant bien que mal de forcer la serrure. Mais à ce moment, un bruit de pas se fait entendre. Ils prêtent l’oreille, et entendent la voix de Maria, suppliante. On dirait qu’elle est traînée au sol par une force de la nature. Les bruits se rapprochent de la cellule, passent devant la porte et continuent. Manuel et Sancho se plaquent sans bruit contre le mur jouxtant leur cellule et entendent le bruit de la porte s’ouvrir.
L’homme vient d’ouvrir la porte de la cellule. Il est très heureux. Il gardera la femme et l’un des hommes pour nourrir son épouse. Le vieil homme moustachu pourra servir à nourrir le reste de ses amis dans la grange. Une très bonne prise, il a bien fait de sortir cette nuit. Mais alors qu’il va jeter la femme, plus personne dans la cellule ! Il reste quelques secondes sans bouger. Comment ont-ils pu sortir ? La femme se débat alors et vigoureusement lui assène un grand de pied dans les valseuses. Le géant se tourne vers elle en furie, sa machette à la main. Elle est coincée contre le mur, et elle le sait. D’un coup rapide et d’une force inouïe, il lui tranche net le bras droit à partir de l’épaule. Une gerbe de sang l’arrose. La femme s’effondre à genoux, et déjà la vie quitte son corps. Elle tend alors le bras gauche et à simplement le temps de dire ces mots : « Adios compadres, tengo los kits de cuidado ».
L’homme sent alors comme une décharge dans son dos. Le vieux moustachu vient de lui planter un couteau suisse par derrière et s’enfuit en courant avec le jeune. Dans une rage folle, le géant essaie de les rattraper mais ils ont déjà trop d’avance. Sprintant comme il le peut à travers les champs, il arrive à la grange au moment où les deux hommes démarrent le pick up et s’enfuit. Le géant remet la machette à sa ceinture. Il a perdu deux proies aujourd’hui, mais au moins il aura l’occasion de baiser une femme enceinte avant de la servir à sa femme.
Manuel et Sancho n’arrivaient plus vraiment à parler. Traumatisés par ce qu’ils venaient de voir, la voiture semblait bien calme sans Maria pour raconter sa future vie à Hollywood. C’est dans un silence triste que les deux hommes parviennent aux portes de Kansas City. La circulation est particulièrement difficile au milieu des véhicules abandonnés et la Pontiac roule au pas. Aux environs de 14h, les deux hommes s’arrêtent un instant pour manger une conserve. Ils voient alors venir vers un homme qui leur fait des signes de la main. Des cheveux longs, une paire de sandales, une longue toge. Manuel se redresse et dit à Sancho : « Jesucristo ! ». L’homme arrive à leur niveau avec un grand sourire.
« Vous êtes perdus ? Ne vous inquiétez pas je ne vous veux aucun mal. Je suis réfugié dans cette ville avec plusieurs personnes. Vous comprenez bien ce que je dis ? »
« Jesucristo, tu es venue nous sauver des horreurs que nous venons de voir ? Eres una bendición ! »
« Alors je ne suis pas Jésus mais c’est vrai qu’on me le dit souvent. Nous sommes un groupe de réfugiés, on vit dans un gymnase dans un quartier proche. Vous voulez venir avec nous ? »
Sancho prend alors la parole :
« Un gymnase au milieu de la ville ? C’est pas un peu dangereux la nuit votre truc ? »
« Faut être prudent oui, mais on est une trentaine alors on s’entraide. Et de toute manière la Z-Corps va bien nous venir en aide à un moment non ? »
L’homme qui n’est pas Jésus voit alors le symbole des z-corps sur le tee-shirt de Manuel. Il reprend alors d’un ton tout enjoué :
« Ah mais vous êtes les Z-Corps ! Vous êtes venus pour nous ? Il faut absolument que je le dise aux autres, ils vont être si heureux. Où est votre avion, il faut qu’on vous suive ? »
Manuel et Sancho se regardent et sans dire mot, ils savent très bien que prendre trente personnes avec eux n’est pas compatible avec une infiltration pour dérober 100 millions de dollars. Et par ailleurs, ils n’ont pas forcément envie de partager autant. Manuel prend la parole :
« Si, mi amigo, nous sommes venus vous secourir. Mais avant j’ai besoin de ton aide, tu saurais me dire où se situe cette gare dans la ville d’à côté ? »
Jésus, tout heureux, lui dessine alors un plan parfaitement détaillé. Manuel et Sancho connaissent enfin leur destination finale et la localisation des 100 millions de dollars.
« Parfait mi amigo, maintenant prends avec toi tes compadres et rejoins-nous à l’entrepôt au nord de la ville. A cet endroit, nous vous retrouverons avec un hélicoptère et nous partirons tous. Quand tu seras à l’entrepôt, s’il y des Z-Corps, tu diras que c’est Al qui t’a envoyé là ».
Ni une ni deux, Jésus leur serre chaleureusement la main et repars dans la ville. Pour Manuel et Sancho, le plan est clair. Il suffit de récupérer les millions le plus rapidement possible et de se rendre à l’entrepôt de l’hélicoptère avant que cette troupe de dégénérés n’y parviennent. Bien sûr, c’est triste pour les réfugiés, mais 100 millions de dollars permettent de payer suffisamment de psy pour ne plus y penser.
Les deux hommes se remettent en route. La nuit s’apprête à tomber, et cette fois plus moyen d’avancer avec la voiture. Il faudra poursuivre à pied. En partant demain matin à l’aube, il devrait réussir à arriver à la gare avant la nuit, à l’heure du rendez-vous prévu pour les bikers. Ils décident de dormir dans le pick-up. Afin de s’assurer un peu de sécurité, ils verrouillent les portes et camouflent au mieux les fenêtres afin d’être invisibles.
Au milieu de la nuit, un bruit les sort de leurs cauchemars. Des hommes sont adossés à leur véhicule. De ce qu’ils comprennent, il semblerait que ce soit une bande de camés qui viennent de faucher un sac. Ils semblent sévèrement en manque. Manuel est alors pris d’une quinte de toux, sans doute lié à sa forte consommation de tabac mélangé à des herbes aromatiques et des morceaux de pneus. Les camés à l’extérieur arrêtent de parler. Des mains tapent alors sur le pare-brise et quelqu’un essaye d’ouvrir la porte.
« Putain je suis sûr qu’il y a quelqu’un là-dedans mais j’y vois rien, la porte est fermée putain. Si ça se trouve ils ont de la dope en plus putain. »
« Casse-toi abruti je vais tirer on va bien voir s’il y a quelqu’un. »
D’un geste rapide, Manuel déverrouille la portière est l’ouvre alors en grand en y mettant toute sa force. Il entend le bruit caractéristique d’un nez brisé par une portière de Pontiac, et il se rue à l’extérieur. Un des camés tend son flingue vers lui et Manuel se jette en avant pour tenter de le désarmer. Sancho qui a dû faire le tour pour sortir se rue pour aider son compagnon, mais un coup de feu part. En essayant de garder son arme, le camé vient accidentellement de tirer sur l’un de ses camarades, qui se met à beugler. Des grognements se font entendre dans la forêt bordant la route. Sancho en profite pour asséner un coup de pied supplémentaire à celui avec le nez brisé et se jette également sur celui qui tient le pistolet. Deux coups de feu supplémentaires sont tirés, mais Sancho parvient enfin à saisir l’arme. Hélas, trop tard. Tout autour d’eux, les hommes voient surgir des Z qui leur foncent dessus à toute allure, la mâchoire claquante, prêt à se taper un superbe buffet à volonté.
Sancho regarde le chargeur. Il reste une balle. Il échange un regard avec Manuel. Celui-ci hoche la tête et lui dit : « Cours Sancho, corre como si el diablo te persiguiera. Va con Dios mi amigo. »
Manuel se met alors à crier et agiter les bras, et il court pour attirer les Z. Sancho s’enfuit aussi vite qu’il le peut dans la direction opposée. L’histoire raconte que sur le bitume souillé de sang, il ne reste aujourd’hui plus qu’une paire de santiags, un Stetson et une moustache qui sent le cigarillo.
Après une heure de course folle à slalomer entre les voitures, Sancho s’effondre sur le capot d’une Chevrolet, essoufflé, épuisé et complétement déprimé. Il a échappé aux Z grâce au sacrifice de Manuel, mais maintenant il est seul et à bout de force. L’unique balle restante dans le chargeur commence à avoir comme une vague odeur de liberté. Mais tandis que des pensées morbides commencent à germer dans son esprit, il est soudain attrapé et tiré à l’intérieur de la voiture. Une main se plaque sur sa bouche et son arme lui est ôtée des mains.
« Putain mais qu’est ce que tu fous là toi ?! »
Sancho reprend rapidement ses esprits et lève la tête vers son interlocuteur. Il s’agit de Dwyne, le grand black qui était avec eux dans le Mcdo, accompagné de Flynn, la lopette qui bricolait la radio avec Manuel. Ils ont l’air assez mal en point, et semblent tout juste sortir d’un accident. Les trois survivants racontent alors leurs périples. Sancho parle des 100 millions, de la gare et de la mort de Maria et Manuel. Dwyne lui raconte le parachutage, la récupération de la gamine, la transformation de Gregor et l’accident du camion. Ils sont les deux seuls survivants de cette mission. Tous trois décident donc de s’allier pour récupérer les 100 millions de dollars et prendre l’hélicoptère dans l’entrepôt de One World pour s’enfuir au Mexique, afin d’aviser une fois là-bas de la suite des événements. En fin d’après-midi, après une longue marche sans incident, ils parviennent enfin au lieu du rendez-vous des bikers. Discrètement, ils s’infiltrent dans le bâtiment et observent la scène. Une douzaine d’hommes lourdement armés, deux camionnettes surmontées de mitrailleuses, des spots éclairant toute la zone, et au milieu un homme en costume surveillant une mallette sur la table. Les trois hommes comprennent rapidement que la force ne servira à rien dans ce cas, et ils décident de continuer leurs observations le plus calmement possible. Dwyne remarque alors à l’orée d’un bois proche comme un mouvement. Il éclaire subrepticement l’endroit avec sa puissante lampe. Pas assez pour que les soldats ne le remarquent, mais suffisamment pour se rendre compte que du monde se rassemble. En effet, dans le bois, Gregor, Stacy, Rodriguez et bientôt des dizaines, des centaines de Z se rassemblent, immobiles, attendant un ordre. Et le trio aperçoit enfin Emmy, la jeune fille qui murmurait à l’oreille de ces abominations. Elle fixe les soldats, un air de profond dégoût sur le visage. Le soleil commence à raser la forêt, et soudainement les Z se mettent en marche.
Aussitôt, l’un des soldats hurle « Contact ! ». Les hommes se mettent à tirer, les mitrailleuses lourdes des pick-up font un carnage, déchiquetant les corps des zombies. C’est le moment. Les trois hommes se précipitent par derrière. Flynn se jette dans l’un des camions et abat l’un des soldats. Dwyne se rue également dans le camion et sort brutalement l’homme perché à la mitrailleuse. Sancho court et attrape la mallette. L’homme en costard crie, les soldats tirent dans toutes les directions alors que certains commencent à se faire dévorer un morceau de cuisse ou de bras. Sancho court vers le camion tout en assénant un violent coup de mallette au mec en costard qui s’effondre. Allongé au sol, le nez brisé pissant le sang, il voit alors Stacy, la bikeuse, ramper jusqu’à lui pour lui dévorer l’entrejambe. A peine Sancho a-t-il le temps de sauter dans le camion et de fermer les portes que Flynn démarre en trombe. Dwyne arme la mitrailleuse et arrose tout ce qu’il peut sur la route, mort ou vivant. Au milieu du chaos, Sancho prend le temps de jeter un œil à la mallette et un grand sourire se dessine sur son visage.
Les trois hommes parviennent rapidement à l’entrepôt de One World. Sancho court à l’intérieur, jette la mallette sur un siège et commence à lire les instructions pour le démarrage de l’appareil. Heureusement, c’est un appareil autonome simplifié, qui permet même à un débutant de s’en sortir. Et il y a même une traduction en espagnol. Mais alors qu’il ouvre le toit de l’entrepôt manuellement, il aperçoit un groupe de personnes se dirigeant vers eux. Flynn et Dwyne les voient également, et ils voient au milieu Jésus leur faire de grands signes de la main. Une trentaine de personnes pour un hélicoptère 4 places et une mallette bourrée de pognon… Dwyne tire en direction du groupe afin de les stopper. Les gens crient et se reculent, et Jésus avance les mains en l’air.
« Attendez, nous ne voulons rien de mal, on nous a dit de venir ici pour être évacuée. C’est Al de la Z-corps qui nous a dit de venir, il est là ? Hey vous là, c’est Flynn c’est ça ? Vous me reconnaissez ? Laissez-nous venir, je vous promets que tous ces gens veulent simplement fuir cet enfer ».
Certains membres du groupe aperçoivent alors l’hélicoptère, et le ton commence à monter :
« Comment vous comptez tous nous prendre avec ça ? »
« Est-ce qu’il va y avoir d’autres hélicoptères ? On nous avait promis un avion ! »
« Maman j’ai peur, est ce qu’on va nous tirer dessus ? »
« Pourquoi est-ce que je devrais faire confiance à un noir moi ? De mon vivant jamais ! »
Oui, même dans l’apocalypse, certains habitants de l’Oklahoma restent fidèles à leurs principes…
Jésus à beau essayer de calmer les esprits, le groupe commence à avancer et les esprits s’échauffent. Flynn rentre dans l’entrepôt pour essayer d’aider Sancho, mais c’est alors qu’il voit de l’autre côté une marée humaine en train de foncer sur eux. Et au milieu de cette marée, une petite à tête rasée. Dwyne, le doigt sur la gâchette de la mitrailleuse, prend alors une décision radicale : 33 millions de dollars, ça paiera la thérapie d’un meurtre de masse. Il fait feu sur une première rangée de civils. Le sang gicle, les membres sont arrachés. Un bras vole en l’air, la main toujours serrée sur une poupée de chiffon. Jésus prend une balle en plein ventre, qui ressort en lui arrachant la moitié du dos. Les civils restants partent alors tous les sens, apeurés. Dwyne lâche la mitrailleuse et se rue dans l’entrepôt, juste à temps pour apercevoir la marée de Z qui foncent sur eux. Il pousse Sancho sans ménagement du poste de pilotage et démarre l’hélicoptère.
Les morts arrivent en courant pour s’agripper à l’hélicoptère qui peine à décoller. Certains civils également ont réussi à s’accrocher aux patins tout en se faisant dévorer les jambes. Flynn taille des bras et des jambes à coup de machette, sans plus se soucier de savoir s’il s’agit de gens normaux ou pas. Sancho tire à coup de fusil tout autour. L’hélicoptère est bousculé dans tous les sens, les pales se rapprochant dangereusement des murs de l’entrepôt. Flynn tranche alors un dernier bras, et les 110 kilos de l’homme accroché libère l’appareil de son ancrage.
Hors de portée, les trois hommes et les 100 millions de dollars s’envolent en direction du Mexique.
Y fue aquí, en la oscuridad de la noche en Kansas City, donde finalmente entendí que iba a ser libre. Por la gracia de Dios estoy vivo.
Anecdotes :
Miky (Maria): Ben parmi tous ces perso, moi, j’ai bien envie de jouer la connasse…
***
Mexicain pnj (Thex Mj): En même temps, si tu voulais pas avoir d’emmerdes avec les flics, fallait pas commencer à t’envoyer les poules du fermiers d’à côté !
Sancho (Chris): Vous connaissez pas le contexte…
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Manuel (Flipdog): Si j’ai bien compris, les types vont se pointer avec cent millions de dollars !
Sancho (Chris): Et tu crois qu’on pourrait les récupérer ?
Miky (Maria): Je fais comprendre à Manuel qu’il pourrait être mon père certes, mais qu’avec cent millions ça ne me gène pas.
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Manuel (Flipdog): Il y a une histoire avec des grosses entreprises, des millions, un moyen de quitter ce pays et une gamine.
Sancho (Chris): Une gamine ! On y va !
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Miky (Maria): Bon j’utilise un point de personnage sur ce jet. -> jet -> échec. J’ai foiré. Je peux récupérer mon point de personnage du coup ?
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Manuel (Flipdog): J’ai pas trop envie qu’on fouille toutes ces baraques. A force on va tomber sur un truc horrible ou une saloperie qu’on n’a pas envie de croiser. Comme un garde frontière par exemple…
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Sancho (Chris) : Du coup on part à trois… Enfin, deux gars et une meuf. On va jamais y arriver…
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Chris (Sancho): Alors là en fait on est à poil. On a rien de rien. Pour le premier scénar avec les gars de Kansas city (La voix d’Emmy), on était blindés, bourrés de flingues et de matos, et sur cinq perso, y en a trois qui sont morts. Je suis pas sûr de nos chances de succès.
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Thex (Mj): Maria, elle n’a pas le permis mais c’est pas grave. Les associations des droits de l’Homme vont le lui payer avec l’argent des américains qui eux, n’ont pas les moyens de l’offrir à leurs gosses pour qu’ils puissent trouver du travail… Si c’est trop de droite comme scénar vous me dites hein ?
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Thex (Mj): Le cadavre gluant s’approche de toi en émettant un grognement immonde : GGRRLEEEEUU !!
Manuel (Flipdog): Laissez moi tranquille madame, je ne parle pas anglais !
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Thex (Mj): Se levant de derrière le frigo, une horreur à moitié pourrie te regarde en bavant… Et nous n’avez pas d’arme…
Maria (Miky): Sancho, fais quelque chose !
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Thex (Mj); En éclairant le bas de l’escalier, tu vois une femme bien coiffée et bien habillée mais clairement transformée en horreur affamée. Elle est enchainée au mur par la cheville et bouffe un bras humain pourri qui d’ailleurs porte encore une montre.
Miky (Maria): C’est une rolex ?!?
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Miky (Maria): Bon là clairement c’est trop, Maria reste au sol et commence à se pisser dessus.
Thex (Mj): Heureusement, elle n’a pas de culotte.
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Thex (Mj): Le taré à la machette te tire par les cheveux et te fait descendre les escaliers pour te conduire aux cellules qu’il a aménagées pour découper tranquillement les filles un peu perdues. Les autres que faites-vous ?
Miky (MAria): Je vous rappelle les gars que c’est moi qui ai la bouffe et la trousse de soins… Au cas où…
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Thex (Mj): Et là d’un coup de machette bien net, il te tranche le bras ! Tu commences à te vider de ton sang dans la douleur et sans aucun espoir de t’en sortir.
Flipdog (Manuel): Pendant qu’il est occupé avec Maria, je lui plante le couteau suisse dans le dos et on en profite pour se barrer en courant.
Thex (Mj): Maria, tu tends la main qui te reste vers tes compagnons… Dans un dernier battement de cœur tu te dis qu’ils vont surement revenir te chercher, qu’ils ne peuvent pas partir sans toi, ils savent pour ton projet de carrière à Hollywood…
Chris (Sancho): Ben voilà, on vient de perdre notre appât…
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Flynn (Miky): Et attends une minute Sancho … Comment tu peux savoir pour la gamine ?
Flipdog (Dwyne): Mais parce qu’il a lu le CR bordel !
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Dwyne (Flipdog): Aller latinos ! Feu à volonté ! Mets leur une cartouche !
Miky (Flynn, ex Maria): Elle aurait tellement aimé être là pour la cartouche Maria…

