Bien à l’abri de la pluie qui semble vouloir s’installer, Cartman et ses compagnons font quelques échanges. Les médicaments ramenés sont une bénédiction pour la tribu et ils sont célébrés en héros. Sam en profite pour se faire une massue dans le bois de cerf mutant, Aaron se fait retirer son parasite du ventre au cours d’une opération improvisée mais heureusement sous anesthésie. Hublo leur fabrique des couvertures avec la peau du cerf… Bref, ils troquent tout ce qu’lis peuvent.
A la nuit tombée, ils rassemblent la tribu pour leur conter leurs aventures. Les distractions se font rares et la mise en scène particulièrement appréciée leur vaut de repartir avec plusieurs litres d’eau propre.
Au matin, la pluie n’a pas cessé. Maracas leur propose de les avancer un peu en direction de leur nouvelle destination mais pas trop loin pour ne pas embourber son van. Le groupe compte se rendre à la Décharge pour retrouver l’usine Bioagro et son stock de répulsif. Ainsi équipés, ils pourraient se rendre au cœur du nid de frelons pour mieux comprendre comment ces bestioles ont muté. En observant les abeilles, Trou d’terre les a trouvées stressées. Elles partent mais ne reviennent pas. Le nid s’étend, il sera bientôt là.
En route Georges discute avec Sergent, un des soldats qu’il a secouru il y a quelques semaines. Son équipe n’arrivant pas à quitter la zone, il a choisi de rester par fidélité à son chef. Le lieutenant Lelong est porté disparu depuis des semaines et il compte bien utiliser le temps qu’il lui reste pour le retrouver.
Quelques kilomètres plus loin, Maracas arrête le van et relâche son équipage sous la pluie. Elle leur donne un parapluie par compassion et fait demi tour vers la Troisième Ruche. Aaron et ses compagnons ont de l’eau jusqu’aux mollets et rapidement celle-ci atteint leur nombril. Ils choisissent alors de gagner les hauteurs pour ne pas être emportés. Aussitôt, Cartman et Georges décident de rassembler tout ce qui flotte autour d’eux pour en faire un radeau de fortune. Ce sera plus simple d’avancer avec et il n’y a de toute façon aucun endroit sûr pour se poser. Mais Trou d’terre et Aaron ne sont pas de cet avis. ils viennent de trouver une grotte avec une lueur à l’intérieur. Après une inspection méfiante, il y trouve une drôle de sorcière blottie dans un coin confortablement aménagé. Visiblement, elle les attendait et semble connaitre Aaron. Elle les invite alors à partager son repas. Un bouillon de légumes brulant les attend. Un pour chacun, visiblement préparé à leur attention.
La vieille dame explique à Aaron qu’elle a vu Cartman en songe, que l’équilibre est rompu, que le père des frelons étend son empire de cire et de bourdonnements. Elle lui dit aussi que ce qu’il cherche se trouve en haut de la montagne qui brille. Elle partage encore quelques délires mystiques avec Cartman qui la questionne sur une petite fille fougère puis les invite à reprendre la route car les voilà presque secs et que le soleil vient de chasser la pluie.
Après quelques heures de rame, blottis les uns contre les autres sur une sorte de galette flottante, ils arrivent en vue de la Décharge. Cette communauté ressemble à un bidonville peuplé de misérables frêles et maladifs qui vivent au milieu d’une mer de plastique et de polystyrène. Sur la rive, le paysage ressemble à une ligne de montagnes de déchets ramenés là par les courants marins et par les vents. De l’ancienne ville, il ne reste que quelques ruines ensevelies sous des montagnes de détritus. Mais aucune ne brille.
Face à l’aspect peu engageant des gens du cru, le groupe décide de ramer en direction d’une épave de bateau de pêche pour les observer. A l’intérieur il trouve un junky complètement stone qui leur explique néanmoins qu’ils sont tous ici pour pêcher les œufs du dieu vague, sortes de petite sphères globuleuses et gluantes qu’ils trouvent entre les détritus. La forte addiction provoquée par la substance les contraint à rester sur place à tout jamais. Evidemment Cartman se jette sur un de ces œufs pour en comprendre les effets. Il tombe immédiatement dans une trance comatique.
Le junky leur explique aussi qu’il y a l’Amiral, sur un yacht échoué, et qu’il pourra surement leur en apprendre plus sur le coin vu qu’il est né ici il y a bien longtemps. Le groupe se met en route aussitôt en chargeant Cartman sur le rafiot de fortune avant de le remettre à l’eau (le rafiot. Pas Cartman.).
Un fois au pied du navire échoué, il demande à voir l’Amiral. L’homme a visiblement une garde personnelle efficace car ils sont tout de suite mis en joue par une guirlande d’arcs et d’arbalètes. Arrive alors un nain qui porte une casquette de marin et un costume élégant. C’est l’Amiral. Et en bon ermite riche, il chasse les importuns avec mépris. C’est alors que Trou d’terre a une idée de génie. Il sort son vinyle intacte de Mickael Jackson et le propose comme droit d’entrée et de consultation des archives de l’Amiral pour trouver l’usine qu’ils cherchent. Soudain le silence se fait. Tout le monde regarde avec convoitise l’objet que brandit le gamin. Ils sont invités à bord et on accepte de jetter un œil sur leur amis comateux qui dégage ce fumet si particulier.
Une fois à bord, ils découvrent un bateau conservé à l’état neuf d’avant l’effondrement. Tout est impeccable. Il y a même l’électricité et c’est d’ailleurs grâce à elle que bientôt, une platine rutilante lance « Beat it » dans un silence quasi religieux. Le nain offre de soigner Cartman contre l’album mais pas moyen de consulter ses archives. C’est son trésor. C’est alors que Aaron fait une proposition : il veut jouer l’accès aux archives aux dames et il offre le disque et le jeu de dames. Le nain exulte ! Un jeu de dames ! Sa passion d’enfant ! Parfait. Par le Dieu vague ! Si Aaron gagne, L’Amiral gardera le disque et le jeu de dames et tout le monde fout le camp sur le champ ! Si c’est Aaron qui gagne, il garde également le tout mais il accepte de leur montrer tous ses archives et de répondre à leurs questions. Au moment où la partie s’engage, Aaron se rappelle brusquement qu’il n’a jamais joué aux dames.
Georges et Trou d’terre, comprenant rapidement le problème, utilisent leur langage silencieux de la ruche pour mettre rapidement en place un plan. Georges fait monter l’attention autour de la partie comme on le ferait pour match de foot et tous les gardes présents se plongent dans le duel. Profitant de la diversion, Trou d’terre s’éclipse et va fouiller le bateau. Pour leur donner du temps, Aaron fait durer chaque mouvement de pion.
Le gamin trouve rapidement une pièce pleine de livres et de documents. Ne sachant pas lire, il prend quelques prospectus publicitaires qui montrent la ville côtière avant qu’elle ne soit recouverte de déchets, un almanach de 2008 également plein de photos et des publicités sur l’usine Bioagro. Fourrant tout sous ses vêtements, il retourne assister à la fin de partie. Aaron s’est fait écraser et le nain chasse tout le monde sans ménagement. Y compris Cartman qui a repris connaissance au milieu d’un tas de fougère qui semble sortir de ses oreilles, de sa bouche et de sous ses vêtements. Le phénomène n’émeut pas l’Amiral plus que ça et il renvoie tout le monde sur le radeau ridicule. Cartman crache des feuilles mais il est heureux. Il a retrouvé la trace de la gamine fougère. Elle n’est pas loin de l’aérodrome et surtout, elle lui a rendu un peu de mobilité dans son côté paralysé.
Une fois à terre le groupe s’oriente à l’aide des images ramenées par Trou d’terre. Pas facile au milieu de cette poubelle géante à ciel ouvert mais une fontaine, un plaque avec un nom de rue, une école en ruine permettent d’avancer. Soudain ils tombent sur une sorte de gros creux plein d’os humains au milieu des détritus. Ils sentent un danger. Trou d’terre, lui, sent plutôt une odeur qui n’est pas Cartman, mais impossible de voir quoi que ce soit.
Brusquement Georges est attaqué par un bonhomme grotesque qui jaillit des déchets ! Il porte lui même une combinaison faite de sacs plastique, de bouteille et de morceaux de parasol. Un fois au sol il est impossible de le distinguer des autres déchets. Et ils sont plusieurs à utiliser ce cammouflage ! L’un d’eux s’empare de Trou d’terre et hurle sa joie au dieu vague ! Mais Aaron qui a pris de la hauteur lui envoie une flèche dans le dos. Trou d’terre roule au sol et se prépare à vendre chèrement sa peau. Georges sort son famas et mitraille chaque tas de déchets qui remue. Aaron envoie au trépas un autre homme-plastique quand soudain il aperçoit… une montagne qui brille ! Un tas de verre, de plastique et d’inox de quinze ou vingt mètres de haut vient de refléter le soleil dans leur direct et le mont semble comme enflammé de lumière. Couvrant leur départ, ils partent à l’assaut de la montagne scintillante.
Pour calmer leurs poursuivants durant l’ascension, Trou d’terre fait dévaler un frigo dans la pente et déclenche un éboulement. Ils arrivent alors au sommet pour entrer par la cheminée industrielle repérée sur les photos. Malheureusement, leur présence provoque la formation d’un tourbillon de déchets qui s’engouffrent dans le trou de la dite cheminée. Trou d’terre et Aaron parviennent à s’accrocher à une corde alors que Aaron et Cartman tombent dans le gouffre insondable. Si Cartman a la chance de se rattraper à un barreau d’échelle de maintenance, Aaron rebondit contre les parois en tentant tant bien mal de se ralentir à la moindre aspérité. Il ne doit finalement sa survie qu’au tas de détritus qui l’attendait quinze mètres plus bas.
Malgré les blessures sévères d’Aaron, le groupe arpente sans attendre les couloirs obscurs jonchés de squelettes. Visiblement le personnel de l’usine s’est retrouvé bloqué dans le bâtiment en 2020 et y a péri. Se repérant à l’aide de leur torche, ils parviennent à trouver des informations qui leur permettent de se rendre vers un stock. En chemin, ils trouvent des latrines, des pièges à rats, des traces de feu… Bref l’endroit semble habité. Mais dans quel état sont ceux qui vivent dans cette cave depuis presque trente ans ?
Poursuivant leur périple, ils arrivent dans une pièce étrange contenant les cadavres parcheminés de six personnes vêtues de tenues plastifiées vertes et portant des masques de protection autour du cou. Visiblement une équipe de scientifiques… La septième personne est un soldat. Une femme, « sgt F. MERIEZ » si l’on en croit le badge piqué sur sa tenue. Il s’agit de l’ancienne collègue de Georges et compagne de Fonzi, le vieux mourant rencontré en haut de la cathédrale qui leur a donné son blouson de l’aérodrome.
Mais ils n’ont pas le temps d’en apprendre davantage. Un vieux fou à moitié aveugle sorti de nulle part saute à la gorge de Georges et le mord cruellement. Le forcené est impossible à atteindre et fracasse sur la tête du malheureux Georges un demi parpaing puis une bouteille avant que Trou d’terre ne parvienne à le larder de coups de couteau.
Reprenant leur souffle, ils découvrent enfin un salle pleine de sac de 25L pesant 10kg chacun. Ce sont les réserves de répulsif qu’ils cherchaient. Mais alors qu’ils s’apprêtent à s’en charger les épaules pour regagner la surface, ils entendent une foule approcher en psalmodiant « DES SACRIFICES POUR LE DIEU VAGUE »… Les hommes plastiques dans leurs combinaisons grotesques ont trouvé le moyen de descendre. Alors que se rapproche encore le chant lugubre, Aaron, Georges et Trou d’terre remarquent que l’odeur autour d’eux a changé. Cartman n’est plus là et déjà, des bruits de lutte viennent se mêler à ceux du chant.

