L’enfer… Nous sommes parvenus en enfer… J’avais lu et entendu de nombreuses choses sur cette planète, mais maintenant que nous y sommes, je me rends compte que la réalité est bien plus brutale.
La température extrême, le souffle brûlant du vent, le sable qui s’engouffre partout et nous empêche de respirer… Et s’ajoute à cela les dangers extérieurs. La famille précédente massacrés par les populations locales, les réserves d’eau potentiellement empoisonnés, et les sombres manigances de nos rivaux.
Revenons à la soirée de la famille Lucciano. Après l’entretien avec Seria Ekela, je pris la décision de rentrer à la maison des Tyrsen. Mais avant cela, je pris le temps d’échanger quelques mots avec Aestela, l’une de mes espionnes, afin de l’assigner à l’étroite surveillance des mouvements de Marcello Lucciano.
Une fois à mon bureau, je pris le temps de compiler des données sur Arrakis. Le Fief qui allait nous être remis était d’une taille assez imposante. Il appartenait autrefois à la famille Huruko, qui avait été massacré par les Femens, les locaux d’Arrakis, qui avait tout de même pris la peine de nous laisser une partie du matériel des Huruko.
La nuit passée, je retrouva mes maîtres. Lerip nous présenta un coffret contenant cette fameuse épice : nous étions subjugué. Mais c’était sans compter sur Aker et sa légendaire délicatesse, qui renversa l’intégralité du contenu au sol… Le jeune héritier, Leif, alors enveloppé dans une épaisse fumée d’épice, fut tout à coup pris de convulsions et s’effondra au sol. Tout le monde essaya de le ranimer, et heureusement il sorti de son état de transe. Bien qu’inquiet de sa santé, je le questionna surtout sur ce qu’il avait pu voir, car l’épice est bien connue pour ses capacités à prédire des événements futurs. En résumé, il me dit avoir vu une forme humanoïde mais terrifiante, la chair fondu et mélangé à un gaz rougeoyant, tel un démon dans l’ombre. Il m’indiqua aussi avoir vu des hommes noirs fondre sur lui et le planter de coups de couteaux. Et surtout, un vieil homme familier apparu dans ses songes, vieil homme que j’identifia comme le Bjorn originel, plus âgé.
Ces visions corroboraient parfaitement mes analyses. Nous étions attendu sur Arrakis d’une manière fort peu pacifique… Seul la vision de Bjorn était encore floue et trop irréel pour être analysée.
Le soir, nous prenions nos quartiers dans le vaisseau. Le palais était dorénavant bien vide, mais je laissais tout de même Galezan, un de mes hommes de confiance, pour continuer à m’informer des occupations du régent sur place.
Nos vaisseaux étaient positionnés dans l’immense vaisseau mère de la Guilde, prêt à nous entraîner sur Arrakis. Alors que je pensais pouvoir regarder une dernière fois Nemerade Alpha depuis la fenêtre, les choses se bousculèrent. Nous étions conviés à rencontrer le navigateur en personne, Seria Ekela nous demandait de la rejoindre, et Lerip, accompagné de Nera, était convié à rencontrer l’un des représentants de la famille Harkonnen. C’était donc désormais à Leif, Aker, Bjorn et moi de répondre aux autres invitations.
Nous nous rendîmes en premier lieu sur le vaisseau des navigateurs, au grand dam de Bjorn qui semblait à tout revoir Seria (peut être espérait-il en découdre physiquement, il était d’une humeur tapageuse depuis sa rencontre avec Marcello).
Une fois devant le navigateur, je vis Leif tremblant. Sa vision d’horreur était là, devant lui. Le navigateur n’était plus vraiment un homme. Il flottait dans un bocal rempli d’épice, son corps décharné et difforme mélangé à la vapeur rougeoyante. Lorsqu’il nous parla, c’était avec une voix gutturale et une bouche en forme de poulpe cru au paprika.
Il chercha beaucoup à se renseigner sur nous et sur notre futur travail à Arrakis. Il semblait surpris que nous soyons envoyé là-bas. Sa mise en garde contre les dangers de la planète semblait par ailleurs sous-entendre bien des choses, mais mon esprit était ailleurs et je ne parvint pas à cerner réellement ses ambitions. En sortant de la salle, nous croisâmes Gal Lucciano, d’humeur plutôt joviale. Il s’entretint avec Leif, et nous laissa entendre que Seria nous avait choisi par dépit pour cette mission. Mais, et j’étais d’accord avec Bjorn sur ce coup, qui mentait réellement à qui ? Et qui était réellement sincère. Une image me revint alors en tête : l’un des mentats du navigateur, lors de notre entretien, consultait un papier quasiment identique à celui de Bjorn
Nous arrivions enfin dans les appartements de Seria Ekala, avec probablement plus d’une heure de retard, car c’est le temps qu’elle nous fit attendre dans le salon de 153,42m2 ;hauteur moyenne 4,23m ; température 23,12° ; humidité 23%
Seria nous reçu enfin, et après un bref échange elle nous appris que les Lucciano n’étaient malheureusement pas son premier choix, mais qu’il n’y avait personne d’autre, et qu’elle comptait sur nous pour relever le niveau. Sa sincérité n’avait d’égal que les grands lac d’Arrakis, et à part les changements de noms de famille, la phrase était la même que celle rapporté par Gal à notre sujet…
Je lui demanda la permission de m’entretenir avec son mentat, afin d’approfondir mes connaissances sur notre secteur d’arrivée. Ce dernier ne m’apporta pas de grandes précisions, si ce n’est que notre futur fief était dans un lieu soumis à des tempêtes violentes. Et lorsque le vent ne nous coupait pas la respiration, les Femens s’en chargeaient à coups de dagues. Il m’appris cependant une chose intéressante : entre le CHOM et Arrakis, les Luccianno seront débordés. Ils doivent faire leurs preuves désormais, sous peine de servir de disjoncteur. Et nous serions les prochains.
A peine cette échange terminé, nous sentions tous alors un grand sentiment de malaise, et nous y étions…
A l’ouverture des portes du vaisseau, la chaleur, l’aridité et le vent nous firent instantanément regretter le départ de Némérade Alpha. Le trajet inconfortable jusqu’à notre nouvelle demeure se déroula heureusement sans incident, et nous furent installés rapidement.
A la fenêtre de cette nouvelle demeure, je ne vois rien. Les volets sont fermés et laissent à peine filtrer une lumière. Et si vous prenait l’envie de regarder tout de même, le soleil vous brûlerait les yeux. Némérade Alpha me manque terriblement, et une autre mauvaise nouvelle vient d’arriver : les réserves d’eau sont empoisonnés. C’est ce que Galezan m’a indiqué. Miter va être occupé un long moment à tout contrôler…

