CR BXVIII Dutch connexion Ep9

Brenër était en train de baisser son pantalon pour faire vivre des émotions sans pareil à Angela, autrement appelée « La pompe à Schwanz », quand sa radio se mit à hurler à son oreille. Kruger gueulait des trucs incompréhensibles au micro, entre deux rafales de gros calibres et les cris agonisants de Turner.

Dans le parc, c’était un bordel sans nom. Kruger se tenait tant bien que mal à couvert, Bob Turner se vidait de son sang, et les rafales faisaient voler en éclats la moitié des bâtiments. Potoki arrive alors pleine balle dans une patrouilleuse accompagné de Dan et vient offrir une maigre couverture aux deux flics. Les balles ravagent la bagnole garée entre les immeubles. Les tirs fusent dans tous les sens, mais les types descendus sont aussi vite remplacés.

Sofia et Sandra, en pleine tournée de récupération de drogues dures et d’argent liquide entendent les appels à la radio. Raisonnablement, elles décident de déposer la marchandise et les billets chez Sandra. La radio se faisant de plus en plus bruyante, elles décident de couper quelques minutes le temps de caresser Roberta, la chatte de Sarah.

Potoki, Dan, Kruger et Turner sont acculés dans l’immeuble en ruine. Turner semble s’étouffer, à l’agonie. Kruger enlève son sexe de sa bouche (une méthode de bouche à bouche que Brenër lui a enseigné) mais rien n’y fait, ses blessures ne guérissent pas. (Mon Dieu mais qui écrit les CR ?!)

A ce moment-là, ils entendent un crissement de pneus suivi du craquement particulier de la marche arrière de la patrouilleuse B27. Brenër arrive au milieu des immeubles à toute vitesse, et d’une manœuvre digne de Ayrton Senna au grand prix de Saint Marin il vient percuter un premier type, puis il écrase la voiture sur une autre bagnole. L’ensemble des deux véhicules rentre littéralement dans l’immeuble d’en face, fauchant trois autres personnes au passage.

Profitant de cette accalmie, Kruger traîne Turner jusqu’à la dernière patrouilleuse en état de rouler. Potoki et Dan le couvrent. Potoki fait mouche à plusieurs reprises, laissant la tête d’un type prendre son indépendance, tandis que Dan s’évertue à éliminer des pigeons volant dans le ciel. Brenër sort avec une grâce relative de son véhicule enfoncé dans un mur de briques et court rattraper les autres, mais une rafale le fauche. Son gilet pare-balles ne suffit pas et il s’effondre au sol. Kruger, d’abord hésitant, sort de la patrouilleuse pour couvrir son mentor, qu’il considère comme un père depuis déjà une semaine. Finalement, sous des rafales incessantes, les hommes parviennent à tous prendre la fuite, en direction de l’hôpital. Sur la route, ils croisent la patrouilleuse de Sofia et Sarah, et l’ensemble de la section se retrouve à l’hôpital. Brenër est soigné en une vingtaine de minutes et bénéficie d’un café offert grâce au tampon sur sa carte de fidélité. Turner, très mal en point, est placé en coma artificiel le temps d’être violé par les infirmiers de nuit. Surement.

Les membres de la section sortent de l’hôpital après une trentaine de minutes et décident de faire le point sur leurs avancées respectives dans un troquet sur le trottoir d’en face. Dans l’établissement, Sarah semble mal à l’aise, probablement car un type éméché à côté d’elle est en train de forniquer avec une table de bar. La section doit se pencher sur deux enquêtes prioritaires : la disparition d’Erikson, le maître chanteur, et le trafic d’enfants. Devant Brenër, il est impossible de parler de tous les détails, car ce dernier n’est pas au courant de l’histoire du maître chanteur. Les flics décident de retourner à la Falkhouse refaire le plein de matériel. Les filles iront ensuite voir Ingersen, une journalope suédoise qui bosse avec Erikson, et les hommes durs et virils retourneront sur les lieux de la fusillade pour en découvrir davantage sur le trafic d’enfants.

A la Falkhouse, Brenër récupère sa Panda, retapé par Tony le congolais. La voiture était entièrement remise à neuf, et sur le capot trônait fièrement une image de Johnny en tenue colonialiste, accompagné de musiciens noirs nus vêtus uniquement d’une ceinture de bananes. C’était si beau qu’il en pleurait de joie, Tony avait réussi à glorifier encore davantage l’idole des jeunes. Au guichet de Rosita, Brenër récupère un nouveau gilet pare-balles, et Potoki refait le plein de cartouches. Rosita accepte enfin un rendez-vous avec Brenër le soir même, pour une nuit qui s’annonçait folle. Il est alors convoqué par François, son ancien collègue des mœurs. Potoki remplit son rapport et Kruger va pleurer quelques minutes au fond d’un chiotte en appelant sa mère et en tatant le vide de sa couille gauche emportée. Au sous-sol, dans les bureaux des mœurs, François fait une confidence effarante à Brenër : la section 13 semble pourrie jusqu’à la moëlle. Il avait réussi à récupérer des listes d’accusation en possession du SAD. Brenër était lui aussi trempé jusqu’au cou pour des accusations horribles. Il ne connaissait même pas la moitié des mots dont on l’accusait. François lui conseille de se barrer le plus vite possible avant que tout ça ne vire au drame. Brenër négocie avec lui une porte de sortie en Francie. Après tout, c’était un beau pays tranquille et rural, et là-bas on pouvait picoler toute la journée et passer pour un « bon vivant » comme il disait, et non pas un vieux poivrot souillé et dégueulasse.

Sofia et Sandra se rendent pendant ce temps à la dernière adresse connue d’Helle Ingersen. Elles toquent mais n’obtiennent pas de réponses. Elles interrogent une voisine assez particulière, qui leur indique qu’elle n’a pas vu Ingersen depuis deux jours et qu’elle est partante pour un plan à trois. Les deux flics se retiennent malgré tout l’intérêt de cette proposition et Sandra arrive à crocheter la serrure. Elles rentrent dans l’appartement et constatent assez rapidement qu’Ingersen à mis les voiles. Des affaires sont manquantes, ainsi qu’une valise. Le départ ne semble toutefois pas précipité. Elles trouvent également certains articles intéressants : Ingersen est une journaliste de terrain, qui ne craint pas d’aller dans les coins les plus pourris à l’Est sur le no man’s land. Elle a également conservé de nombreux articles traitant de cas de femmes noyées dans un lac en Pologne à côté d’un bled du nom de Brendovich. Elles trouvent également un post-it dans une poubelle avec ces deux noms : « Koenings ? Grunden ? ».

Elles arrivent tout juste à se rappeler du Colonel Grunden, l’homme qui a mis un coup de pied dans la fourmilière du 5ème bataillon d’e l’armée ‘infanterie et de marine en dénonçant un trafic d’enfants au sein de l’armée. A ce moment-là, on toque à la porte. Sarah jette un coup d’œil prudent par le judas et voit qu’il s’agit de deux collègues. Elle commence à armer son fusil à pompe mais Sofia l’en dissuade et elles ouvrent. Après explications, les deux flics indiquent qu’ils sont là après avoir retrouvés un gamin, chétif et malade, avec un papier taché de sang sur lequel était noté l’adresse D’Erikon, le collègue introuvable d’Ingersen. N’ayant pas d’autre piste, ils ont fait comme elles, ils sont allé voir sa collègue. Pas de bol elle est absente elle aussi. Les deux femmes décident de faire le point là-dessus à leur retour à la Falkhouse.

De retour sur les lieux de la fusillade du matin, Potoki, Brenër et Kruger constatent que de nombreux collègues ont investi les lieux, ainsi que plusieurs journalistes désireux de racoler quelques faits de violence policière et d’abus de droit. Ils croisent Boomer, leur chef, puis Brenër décide d’aller parler aux journalistes. Le ton monte immédiatement alors que Brenër commence à effectuer des saluts nazis et Boomer doit rapidement intervenir pour calmer le jeu. Kruger discute avec un de ses potes de l’école, qui semble avoir vécu une meilleure intégration que lui dans le secteur XVIII et ils montent ensuite au dernier étage. Sous le toit percé, le sol est recouvert d’aiguilles de pins. Ils retournent voir ensuite les informations que la scientifique à pu mettre de côté. Ils apprennent plusieurs choses. Un cadavre ressort dans le lot, celui d’un type blanc, glabre, et qui sent étrangement bon. Potoki reconnaît immédiatement l’odeur de l’huile de massage du Schaumbad. Il trouve également un papier avec des coordonnées ainsi que des dates passées et à venir, ce qui ressemble à une tournée de livraison. Enfin, il découvre une liste de noms dont des membres de la section 13 et leurs adresses. Perturbés par ces découvertes, Kruger et Potoki décident de retrouver Sofia et Sandra pour faire le point sur toutes ces histoires. Brenër, qui vient de passer 20 minutes à engueuler les journalistes, les rejoint mais repart rapidement chez lui se préparer pour son rendez-vous du soir avec Rosita.

Potoki, Kruger, Sofia et Sarah mettent en commun leurs informations avant de rejoindre la sécurité du meeting de Koenings. Grâce à Magreth, la légiste, ils en ont appris plus sur le gosse. Il a rencontré Ingersen à Brendovich, le petit village en Pologne. Là-bas, des événements étranges se sont produits il y a 3 ans : tout le village est mort d’un empoisonnement au gaz. Par ailleurs, le gosse présente de lourds problèmes de santé, identiques aux trois cancers de Philio Vega. C’est probablement dû à une trop forte exposition aux résidus de gaz L117, une saloperie qui fait coaguler le sang dans les veines. Les 4 flics se sentent perdus et désemparés. Ils profitent cependant de leur passage au bureau pour lancer un avis de recherche sur Erikson et ils prennent la direction du meeting.

L’ambiance est électrique, comme on pouvait s’y attendre. De nombreux policiers sont postés en équipement lourds, casques, matraques et boucliers prêts à en découdre. A l’extérieur de la salle, de nombreux manifestants viennent crier au fascisme et au piétinement des droits de l’Homme. Le problème de ces groupes hétéroclites, c’est qu’ils ne peuvent pas se blairer non plus entre eux. Assez rapidement, l’ordre est donné d’intervenir. Potoki et Kruger s’en donnent à cœur joie et se retrouvent rapidement couvert de sang sans une égratignure. Pour Sofia et Sandra, la mêlée est un peu plus rude mais elles tiennent bon et font tout de même ravaler un paquet de couilles à des types un peu trop grande gueule. Le bilan est excellent : à peine une dizaine de blessés légers dans les forces de l’ordre, 87 interpellations et 326 blessés moyens à graves chez les manifestants. Une bonne soirée en somme. Potoki est en train de cracher du sang, qui n’est toujours pas le sien, lorsque l’ensemble de la section reçoit l’ordre de se rendre auprès de Koenings qui les a convoqués. Ils entrent dans la salle et passent juste derrière la scène. Koening est installé sur une table avec « Bad Tie » Kellerman, le commissaire, ainsi que le juge Meyer et d’autres politiques et hauts dirigeants. La table pue la corruption d’élite à plein nez. Au fur et à mesure des échanges, et voyant que Potoki commence à être un peu bavard sur le manque de discrétion de la section dans les différentes affaires qui lui ont été confiées, Kruger commence à avoir une sensation étrange. En croisant le regard de Koenings, il comprend la raison de son malaise. Le type les écoute et se présente comme leur meilleur ami, mais il n’hésitera à aucun moment à les sacrifier pour le bien de sa campagne ce dimanche. Ça commence à sérieusement sentir le sapin. Les autres doivent le sentir aussi d’ailleurs, car après cette réunion, ils décident ensemble de faire appel à un contact de Sarah pour récupérer des faux papiers. Sarah avance le pognon et d’ici quelques jours ils devraient être en mesure de récupérer 5 jeux de passeport. Un pour Potoki, un pour Kruger, un pour Sandra, un pour Sofia, et un pour le fiancé de Sofia. Sandra décide de laisser Brenër comme bouc émissaire.

Alors que le jour se lève à peine, Kruger se sent de plus en plus mal à l’aise en rentrant chez lui. Certes, Brenër est un incompétent alcoolique et il serait facile de tout lui mettre sur le dos, mais c’est aussi son mentor. Depuis qu’il est dans la police, il lui a tout appris. En une semaine, il a pris 10 ans d’expérience et une couille en moins. Grâce à Brenër, il connaît déjà la moitié des bars du secteur et le quart des putes. Il a pu mater des nichons secoués au-dessus des comptoirs de bars néo-nazis, il a pu tabasser des suspects qui venaient témoigner d’une agression, et surtout, il a eu le sentiment d’avoir enfin retrouvé un père qu’il n’a jamais connu. Pris de remords, il fait demi-tour devant sa porte et file à toute allure chez Rosita, se doutant que Brenër avait dû réussir son affaire. Arrivé devant la porte, la femme lui ouvre tout sourire dans une nuisette trop étroite, la clope au bec et lui indique que Brenër est dans la chambre. Elle lui tend une tasse de café et Kruger se rend auprès d’Elmut. Ce dernier est vêtu de sa simple vertu, seulement recouvert d’un drap de satin rose qui lui soutient les seins. L’odeur de sexe, de clope et de whisky de synthèse prend Kruger aux tripes et lui donne à la fois envie de vomir et en même temps l’excite un peu.

« Ecoute Brenër, c’est la merde. La section est dans la merde et on va nous tomber dessus, probablement avant la fin de la semaine. Les autres veulent se tirer et tout te laisser sur le dos, mais putain je peux pas faire ça. Je te dois tout Brenër, t’es comme un père pour moi. Je sais pas comment faire pour te sortir de cette merde, dis moi que t’as un plan. Et putain arrête de sourir comme un con, c’est pas vraiment le moment. ».

Brenër tire lentement sur sa cigarette. Après la nuit qu’il à vécue, les problèmes des simples mortels lui paraissent si insignifiants. Mais la détresse de Kruger et son attachement semble sincère, il sait qu’il peut lui faire confiance.

« Petit, tu crois quand même pas que le bon vieux Elmut n’a pas vu tout venir depuis le départ ? Bien sur que j’ai un plan. Je pars en direction de la Francie dès demain. François a de la famille qui peut m’accueillir dans un petit vignoble. Je vais me mettre au vert et faire ce que je sais faire de mieux : picoler. Viens avec moi Kruger, t’es trop jeune pour crever dans une rue de cette ville de merde. Vient en Francie, on pourra boire du vin, baiser les cousines à François et vivre comme des rois. Et je pourrais te révéler tout ce que j’ai découvert du monde depuis hier soir, et te faire goûter à des choses qui te feront transcender l’Humanité tout entière ! ».

Kruger juge un moment l’homme en satin rose, en se demandant s’il s’agit bien du Brenër qu’il a connu. Le physique est là, mais dans ses yeux brillent une étincelle qui jamais ne semble s’éteindre.

Pour les autres, le réveil est plus calme. Sauf pour Sofia, qui reçoit un appel de son collègue Ramos, l’un des flics rencontrés la veille à l’appartement d’Ingersen. Ce dernier lui indique qu’ils ont retrouvé Erikson et lui envoie l’adresse. Une fois sur place, Sofia découvre le corps d’Erikson, mort, congelé. Autour de lui, tout un tas d’appareils suggère une tentative de cryogénisation qui aurait mal tourné.

Note de Kruger :

« La partie qui va suivre n’était pas présente dans le rapport. Elle est tirée de la biographie que j’ai écrite : « Elmut Brenër : Alkohol, Sex und Barhocker ». Ce passage est déconseillé à toute personne mineure et même majeure ».

Elmut gare la Fiat Panda devant la maisonnette de Rosita. Celle-ci sort, vêtue de ses plus beaux attraits. Le string en cuir lui fend les poignées d’amour, et son soutien-gorge à l’agonie semble prêt à relâcher la meute à tout instant. Elmut à fait les choses en grand pour cette soirée : il s’est lavé le sexe, il a mis son costume le moins tâché, et il a même rincer ses cheveux à la bière. D’une conduite souple et rapide, il emmène Rosita dans le meilleur restaurant du secteur : « Country Bill ». A l’intérieur, une chanteuse oslave de 200 kilos reprend des morceaux de Dolly Parton dans un mélange d’allemand, d’oslave et d’anglais. Elmut et Rosita partagent une côte de bœuf synthétique de première qualité et s’envoie plusieurs chopes de bières. Au retour, Rosita propose à Elmut un dernier verre à l’intérieur. Dans le salon, tout est déjà prêt. Un disque de Johnny passe ses plus grands morceaux, et elle a même ouvert la meilleure bouteille de sa collection : un Label 5 original seulement coupé à moitié. La soirée est une réussite, et ne tenant plus devant l’appel des deux énormes pastèques qui gigote sous ses yeux, Elmut commence à enlacer Rosita. Elle l’amène dans la chambre et commence à le déshabiller sur le lit. Mais alors qu’Elmut commence lui aussi à être entreprenant, il sent une bonne grosse bite dans sa main droite. Or, il tient la sienne dans sa main gauche. Rosita se redresse alors, et dit à Elmut : « Pour toi, c’est Rosito mon chéri, et t’inquiète pas, ça va être la meilleure soirée de ta vie. ».

Pendant quelques secondes, Elmut hésite et pèse le pour et le contre. Tout cela allait à l’encontre de son éducation. Son père lui avait toujours dit : « Baise ta cousine autant que tu veux, mais ton cousin non non. ». Mais, entraîné par l’alcool qui lui était monté à la tête, et le souvenir que le pays était gouverné par la gauche depuis des années, il décida finalement de lâcher entièrement prise et de se donner entier à Rosito. Les choses qui se passèrent cette nuit là dans cette chambre ne pourront jamais être décrites avec des mots. La fusion de ces êtres, de ces deux corps nus et gras s’entrechoquant, de ces deux hommes à la fois dominant et dominé, nul ne pouvait en détailler la beauté, la perfection. Si les murs de la chambre pouvaient parler, ils auraient sans doute vomi et se seraient flingués. Au petit matin, juste avant l’arrivée de Kruger, Rosito s’allume une clope et dépose un doux baiser sur le front d’Elmut. Celui-ci, nu dans les draps, se sent encore comme un enfant au lendemain de Noël, euphorique d’avoir ouvert ses cadeaux, et déjà impatient d’être l’année prochaine pour en avoir de nouveaux.

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