Premiers pas sur ATT 673
La réparation nécessite une intervention coordonnée. Dutch McLane enfile une combi. Bishop sera en appui et mettra en place une communication en directe avec l’intérieur du vaisseau. Côté machineries intérieures c’est Peter Avary qui s’y colle. Les pilotes sont plutôt doués pour ce type d’intervention… Yùri Hirotaka l’accompagnera dans les entrailles de l’USST Archipel.
Dutch réalise une sortir tout en maîtrise. Il a même su repérer une trace d’explosif militaire sur la coque extérieure. Ces traces verdâtre/bleuté lui rappellent un explosif dont le nom lui échappé…
A l’intérieur la partie devrait s’avérer beaucoup plus facile. Et pourtant. Les entrailles du vaisseau semblent comme habitées… Éclairé avec des lampes, le groupe s’enfonce dans l’obscurité. Yùri se sent comme suivi, épié… Il angoisse… Alors que Peter a commencé son intervention, un nouveau bruit l’entraîne quelques mètres plus loin. A deux pas de lui, une étrange silhouette, comme un animal blotti… Beuharrrg !!!
Yùri est tétanisé et en tombe sa lampe torche ! Eva Balantines avait caché à l’équipe ses talents d’humoriste… Elle était simplement en train de jeter un coup d’œil aux machineries et s’est fait un malin plaisir de déstabiliser ce prétentieux d’Hirotaka.
Dutch et Peter ont réalisé un super boulot. Leur opération coordonnée est une véritable réussite. Dutch n’a plus qu’à rebrousser chemin et le groupe de superviseurs pourra retourner en cryo.
C’est à ce moment là que Dutch aperçoit quelque chose à la surface. Il en est sûr, comme une petite créature qui se déplace rapidement sur la coque ! Son cardio s’accélère dangereusement… Un bruit derrière lui… Une nouvelle fois ! Dutch perd pied, sa tête tourne… il ne sait même plus dans quelle direction il doit se diriger pour retourner à l’intérieur du vaisseau !
Eva, avec l’appui de Bishop, prend les choses en main pour sortir Dutch de cette impasse. En effet, Eva en est persuadée : Dutch ne pourra pas revenir sans son aide. Le chemin est trop long, le niveau d’oxygène est très bas et son état de panique le rend peu mobile…
Tandis que Bishop trouve un chemin plus court pour entrer dans le vaisseau, Eva prend tous les risques et enfile une combinaison pour aller à sa rencontre.
Tout se passe en quelques instants, Eva réussi sa mission sauvetage. Dutch était à deux doigts d’y rester. Il lui doit une fière chandelle !
Le groupe est particulièrement stressé. Il l’est d’autant plus, qu’à l’heure de rédiger le rapport, de nombreux éléments sèment le trouble dans la mission ATT 673. Le dégât extérieur ressemble à un abordage camouflé en une simple collision d’astéroïde… La tasse de thé et la coupure momentanée de MU/TH/UR ne laisse aucun doute quant à une présence étrangère entre les phases de cryo des équipes de superviseurs… Sans parler de ce repris de justice retrouvé momifié alors qu’il devait rencontrer Hirotaka dès son arrivée sur ATT 673 !
Le groupe décide de taire la plupart de ces informations. Et si l’équipe suivante était de mèche…. Et si cette « présence étrangère » souhaitait faire taire les superviseurs pendant leur sommeil !
Peter Avary parvient contre toute attente à entrer dans le système de MU/TH/UR afin d’y soustraire les données concernant tous ces éléments plus que troublants.
Le rapport officiel sera des plus naïf. Le groupe de superviseurs suivant sera informé d’une collision d’astéroïde ayant nécessité une intervention sur l’USST Archipel… et rien d’autre !
En parallèle Eva Balantines décide d’en informer Robinson, un docteur en qui elle a toute confiance. Elle transmettra les données sur papier, directement dans le casier de son homologue.
Les moteurs étant réparés, les délais sont à nouveaux acceptables. Retour en cryo pour quatre ans de voyage. L’opération semble durer quelques secondes.
Et l’équipe ouvre à nouveau les yeux. Les années se sont bien écoulées. A travers la fenêtre ils s’aperçoivent qu’ils sont sur une lune, dans une station récemment assemblée. A travers le vide de l’espace, ils voient ATT 673. Ils sont arrivés et cette station qui accueille leur réveil ne peut être qu’Orbital 2. La station hôpital et raffinage. L’Archipel a donc commencé à être désassemblé pour s’offrir à une seconde vie. Orbital 1 doit déjà être en cours de montage en orbite géostationnaire au dessus de Dakota Zéro, qui sera bientôt la première ville d’ATT 673. Bishop les prépare et vérifie leurs fonctions vitales avant de les conduire vers la navette qui les mènera à terre.
Une fois au sol ils découvrent qu’on les a laissés en cryo un moment après l’arrivée car les troupes d’ouvriers ont déjà construit un modeste astroport, la gigantesque première cité souterraine, les puits de forage et les fermes-dômes de surface. Déjà le bétail transgénique est sorti des utérus artificiels et gambade dans les prairies sous verre de ses immenses structures. La pression, l’air et la température à la surface ne sont pas tolérables. Pour le moment. Car les infrastructures de terraformation travaillent déjà à plein régime.
La première personne qu’Hirotaka et son équipe rencontre est Bryan King, Marshal en chef de la station qui leur remet leur équipement. L’individu est un nain avec un look de détective privé à l’ancienne qui passe son temps à gueuler sur Monica, son ingénue secrétaire. Ils se dirigent ensuite au seul bar en fonction et rencontre son propriétaire efféminé: Alan Lee. Après une brève enquête concernant Salender et son étrange décès en cryo, il découvrent que ce dernier s’est engagé avec un groupe d’amis qu’il serait bon d’aller questionner. Le premier s’appelle Fritz et gère l’intendance générale de Dakota Zéro, Le second est un dénommé Tiger qui travaille aux mines. Quand au dernier, un certain Greezmann, il est parti dans une patrouille chargée de faire des relevés dans le secteur, mais elle est justement portée disparue. Avary va alors demander un chenillard à King et se porte volontaire au nom de l’équipe de superviseurs pour retrouver leur trace.
Comme d’habitude il pleut à torrent, il y a très peu d’oxygène dans la mince atmosphère et la température avoisine les zéro degrès. Tout le monde enfile une combinaison et la pressurisation de la cabine est lancée. La route étant inexistante, le trajet est compliqué. Par contre les traces du précédent véhicule sont visibles, aussi Avary arrive-t-il jusqu’à un fumigène de détresse. Le chenillard de Griezmann et de son équipe est bien en contrebas, dans une ravine. A l’aide de cordages, Eva, Hirotaki et Dutch descendent jeter un œil. L’équipe qui occupait cet appareil ne doit pas être loin. L’accident le rendant inutilisable, ils ont dû chercher refuge pour lancer un appel de détresse que capte justement Eva au moment où le chenillard d’Avary dégringole à son tour dans la ravine menaçant de les écraser. De justesse, le groupe évite l’appareil et entreprend de retrouver le refuge de l’équipe de Griezmann.
Alors qu’Avary prend en charge la gestion des véhicules, à savoir faire regagner « le chemin » à son chenillard et tracter celui qui est accidenté, Eva, Hirotaka et Dutch trouve la grotte dans laquelle l’autre équipe les attend. Ils sont menés par Sweety, un vieux barbu sympa et ont avec eux une blessée. Ils expliquent être tombés par hasard sur cette grotte et avoir découvert un espace aménagé au fond de celle-ci. Piqués par la curiosité, Hirotaka et Dutch décide d’aller voir ça de plus près, d’autant que Griezmann s’y trouve. Eva reste pour soigner la blessée.
Au fond de la caverne, les deux acolytes découvrent un véritable laboratoire avec du matériel informatique en partie démonté. Certaines pièces ont visiblement été retirées il y a des décennies, d’autres plus récemment. Mais comment expliquer cette installation sur un monde qui n’a jamais vu passer le moindre être humain ?
Alors qu’Avary rejoint les deux groupes avec les chenillards et qu’Eva y charge la blessée pour lui administrer des soins plus efficaces en milieu pressurisé, Hirotaka et Dutch tombent sur Griezmann qui n’a pas le temps de leur apprendre grand chose. Une chose immonde qui ressemble à une gigantesque scolopendre rampant sur le dos sort du sable sous leurs pieds. Elle tue et emporte Griezmann avant de fuir en s’enfouissant avec sa proie sous les assauts conjugués des deux superviseurs.
Le retour se fait lentement pour ne pas secouer la blessée ou risquer de perdre à nouveau le véhicule tracté. Mais la morosité ambiante contribue certainement à la pesanteur de ce trajet.

