CR 1 Le départ 2 181
L’USST Archipel de la Wayland Yutani est prêt à quitter l’orbite terrestre. Voilà maintenant trois ans que Orlando Paris Necmann, haut cadre de la compagnie oeuvre en sous main pour obtenir les accréditations nécessaires à l’exploitation de minière de ATT 673, une planète située à huit années de voyage en bordure des territoires connus.

Yuri Irotaka est un jeune premier promis à un avenir brillant au sein de la compagnie. Aussi, sur les conseils de Necmann, son mentor, il a pris un poste de superviseur pour l’installation du vaisseau colonie sur ATT 673. Le boulot est simple, gérer la bande de minables qui a tout quitté pour une nouvelle vie loin de la Terre, passer quelques années en cryo, recommencer quelques fois et revenir sur Terre pleins aux as.

Eva Balantines travaille aussi pour la compagnie, secteur médical, et ses talents seront utiles pour lancer la nouvelle civilisation. Et puis ici, toutes les opportunités sont bouchées alors autant tenter la chance dans les étoiles.

Pour Peter Avary et Dutch McLane les choses sont plus simples, le premier est pilote pour la
compagnie, le second soldat. Pour eux c’est une mission comme une autre. Ils seront aussi
superviseurs. Un temps d’action, un temps en cryo. Il ne vont pas vivre le projet civilisationnel, ils vont l’encadrer et amasser un gros paquet. Pas question de vieillir là-bas.
Chacun d’eux part avec un rêve et un objectif bien précis et c’est ce dont ils se souviennent lors de leur premier réveil à bord de l’USST Archipel.

Déjà 4 ans de voyages, et le synthétique de classe Bishop les assiste dans cette phase désagréable. C’est leur tour. En tant que superviseurs, ils doivent inspecter le navire, faire les contrôles d’usage et préparer la prochaine poussée.
En prenant son café, Irotaki se rappelle de la soirée où ils avaient fêté le succès de la compagnie. Enfin les accords sur ATT 673 étaient signés. Il se souvient d’un certains Logan Beckett fou de rage qui avait fait éruption en hurlant à l’imposture. C’est sa branche, et notamment son patron Roman Van Kampen, qui travaillait sur ce projet depuis des années ! Pas de bol, c’est Necmann qui a raflé la mise et Irotaki sourit en se rappelant la tête du Beckett quand McLane l’a foutu dehors.

McLane justement vient prendre son whisky du matin. Il est sorti de cryo. Lui se rappelle de cette réunion où on leur a présenté la planète : froide, pleine de volcans, de tempêtes et de rochers tranchants. Quelques arbres grisâtres, quatre insectes, trois poissons, cinq mammifères… infâme. Mais du minerai. Beaucoup. Et il a des parts la-dessus. La terraformation va prendre des années. En, attendant, il faudra sortir en scaphandre pour se promener hors des dômes pressurisés ou des galeries souterraines. Le paradis.

Avary se pointe à son tour au mess. Bishop lui met une couverture sur les épaules et lui apporte son chocolat comme mentionné dans son dossier. Il revoit dans un demi sommeil les navettes d’embarquement qui quittent la Terre pour l’USST Archipel. 2 500 colons, des embryons pour les fermes, des machines agricoles et du matériel pour les mines, les dômes pressurisés et puis en l’air, en orbite basse, le vaisseau, constitué de blocs détachables : un hôpital, une centrale thermique, des satellites et Orbital 1 et 2 dont les fonctions seront pour le premier de rester en orbite géostationnaire au-dessus de Dakota zéro, point d’atterrissage prévu, et pour le second de constituer une véritable petite ville sur l’unique lune de ATT 673 avec la raffinerie et le spatioport pour transformer en dollars tout ce qu’ils vont sortir des entrailles de ce monde. Ca va en faire des trucs à réparer et à conduire.

Ils sont finalement rejoints pas Eva. Comme Irotaki, elle supporte mal la cryo par manque
d’habitude. Pour chasser la nausée, elle essaie de se rappeler les noms de tous les superviseurs qu’elle connaît déjà. Le Dr Robinson, dans l’équipe de McIntosh, un ami sur qui elle pourra compter, mais aussi Léon Waterman, dans l’équipe de Myriam Hatner (qui entretient une liaison avec Irotaki si elle en croit les rumeurs). Waterman est une enflure. Il bossait pour Van Kampen il y a très peu de temps et s’est arranger pour se retrouver du côté de l’équipe gagnante. Le genre de gars peu fiable qu’il faudra surveiller.

Bishop leur rappelle leur mission : un contrôle humain est obligatoire tous les ans durant le voyage. C’est leur tour, tout dois être passé en revue. Deux ou trois jours de travail et retour en cryo. Avary contrôle les moteurs pour préparer la poussée et s’aperçoit qu’un choc à l’extérieur a endommagé la propulsion. Le voyage est rallongé de 27 ans. Impossible, il va devoir sortir pour réparer.

De son côté McLane fait une étrange découverte : une tasse avec un sachet de thé anglais traîne au niveau des stocks d’eau potable. Et elle est là depuis moins d’un an. Après vérification, les stocks d’eau sont impeccables mais cet objet intrigue les superviseurs.
De leur côté, Eva et Irotaki inspectent les embryons de vaches et de moutons génétiquement
modifiés et les cryo des colons. Rien à signaler selon le système informatique mais ils décident quand même de vérifier de visu car il y a eu des modifications faites dans la machine. Quelqu’un a touché aux programmes et ils ne sont pas sûrs des données présentées. Leur recherche est fructueuse car il découvrent un cadavre momifié dans un caisson. Le dénommé Homer Salander est mort suite à un dysfonctionnement machine quelques jours après le décollage. MU/TH/UR et Bishop n’ont rien vu, le réseau affirme que les 2 500 caissons sont en fonctionnement, c’est donc un piratage. En cherchant plus en profondeur, Eva découvre que Salander est un ancien taulard et qu’il avait demandé un rendez-vous avec Irotaki dès leur arrivée sur ATT 673. Irotaki affirme ne pas le connaître.

Après prise de renseignements, l’équipe de l’an dernier était celle de Myriam Hatner a laquelle appartient Waterman, le tourne casaque. Ce dernier a d’ailleurs signalé un défaut léger avec le système d’oxygénation sur une combinaison spatiale. En allant vérifier la dite combinaison il se trouve qu’elle est bien plus abîmée que cela. Ou Waterman a minimisé le problème, ou quelqu’un est sorti avec cette combinaison et a eu un sacré problème.

En inspectant MU/TH/UR et Bishop, McLane découvre qu’ils ont subi un arrêt système de cinq heures il y a 7 semaines. Cela explique pourquoi ils ne se rappellent de personne se promenant dans les coursives en buvant du thé anglais. Avary sort avec McLane sur la paroi de l’Archipel pour vérifier les dégâts. Après quelques cabrioles Avary arrive sur place pendant que McLane l’assure. Le point d’impact est étrange. Il y a des traces d’explosif et de terre, comme si on avait fait sauter un astéroïde à proximité. De plus, ils trouvent également un morceau d’un système de recyclage des eaux usées façonné qui, après vérifications,
n’appartient pas à l’Archipel. Le groupe pense que le navire a été abordé par un vaisseau inconnu qui a eu un incident de collision.

De retour à bord, ils font le point avec leur camarades et décident de faire les réparations
synchronisées à l’extérieur et au niveau du moteur et de préparer leur rapport pour la prochaine
équipe.