CR BXVIII Dutch connexion Ep1

Aujourd’hui, la falkhouse du secteur 18 est en liesse. Elmuth Koening, le candidat favori des flics, va se rendre dans leurs locaux. On est le 14 juillet, il fait une pluie superbe et une température exceptionnellement élevée de 14 degrés.

Personne ne sait si les Franciens célèbrent l’arrivée de Koening en avance, mais en tout cas ils assurent l’ambiance. Elmut Brënner, le plus vieux sergent de la maison fait même l’honneur de « chanter » une chanson francienne avec un accent à couper au couteau.

Il est interrompu au milieu de son refrain par l’arrivée de deux personnes : Potocki et Sandra. Les deux nouvelles recrues de la section 13. Elmut remarque que son grade de sergent-chef n’est pas encore pour cette fois, car l’honneur revient à Potocki. Au moins, pas de grades, pas d’emmerdes.

La cacophonie ambiante devient alors insupportable lors de l’entrée de Koening dans la pièce. Toujours impeccable et souriant, il prend des photos et sert des mains tendues.

Son frère essaie de s’assurer qu’il continue à marcher au bon rythme afin de respecter les timings ultra serrés de la campagne pour la chancellerie.

Koening s’arrête un peu plus longtemps vers la section 13, qu’il a financée en grande partie. Le grand patron Kellerman se pose à côté et tout le monde sourit pour les photos.

Elmut, Sandra et Potocki, encore sous l’émotion, se rassoient tranquillement à leurs bureaux et commencent à se découvrir, mais leur chef, le lieutenant Boomer, ne tarde pas à les envoyer en patrouille. Au passage, il rappelle en toute sympathie à Potocki qu’en tant que sergent-chef, il a plutôt intérêt à rapporter des chiffres à la section 13, qui jusque-là pâtissait de la seule présence de Brenner dans l’équipe.

Après la visite toujours aussi agréable au magasin pour récupérer le matériel auprès de Rosita, l’équipe se met en route dans la superbe patrouilleuse B22 dont les vitres venaient juste d’être rescotchées.

Elmut profite de sa connaissance du secteur pour partager de nombreuses anecdotes avec Sarah et Potocki sur un fond de Johnny Hallyday, un chanteur francien mort depuis presque un siècle que personne ne connaît. Elmut connaît presque chaque pute et chaque clodo du secteur, et tout le monde connait Elmut. Heureusement, le calvaire de Sandra et Potocky prend fin lorsque la centrale appelle pour du grabuge dans une supérette.

Les 3 fils arrivent rapidement sur place, Sandra et Potocki prennent l’entrée principale tandis qu’Elmut passe par la réserve du magasin. A l’intérieur, 4 personnes issus du multiculturalisme oriental sont en train de tabasser les deux voleurs. L’équipe calme rapidement les esprits, promet de prendre l’ensemble des dépositions, et embarque les deux voleurs, qui en ont déjà pas mal eu pour leur compte.

A peine installés dans la patrouille, les policiers repartent aussi sec sur le signalement d’un accident de la route. Elmut, malgré un taux d’alcool dans le sang avoisinant les 1.2 grammes à 10h30 du matin, slalome au milieu de la circulation en n’infligeant pas plus de rayures que nécessaire à la patrouilleuse.

Arrivés sur place, une foule de curieux est déjà rassemblée. Le choc semble avoir été extrêmement violent. Le corps d’une femme gît sur le sol, bien habillée. Etonnant car elle semble avoir été projetée d’une voiture particulièrement pourrie.

Les policiers encadrent rapidement le secteur en essayant de préserver le peu de traces restantes pour la scientifique. Elmut et Potocki commencent à interroger quelques témoins. L’un des témoins indique qu’il y avait deux types dans la voiture percutée qui se sont enfuis en vitesse. Pareil pour le conducteur de l’autre véhicule. Sarah aperçoit alors deux jeunes en train de filmer. Elle commence à les invectiver et ils prennent leurs jambes à leur cou.

Sarah « emprunte » la voiture d’une vieille dame qui passait à ce moment-là mais, trop optimiste, elle finit par emboutir la voiture dans une ruelle. Elle arrive cependant à capturer un des jeunes et à lui prendre sa caméra.

Pendant ce temps, Potocki et Brener parviennent à quelques conclusions par eux même en analysant la scène. La jeune femme étendue sur le sol était soit une pute de luxe, soit une meuf de la haute, mais en tout cas sa tenue ne colle pas du tout au secteur ou au véhicule. Sur son front, les enquêteurs voient des traces de brûlures qui entourent un impact d’une pièce de deux euromarks. Ce n’est pas l’accident qui l’a tuée mais bien un calibre à bout portant.

Sarah rejoint ses deux collègues, un peu secouée et ensanglantée par son accident de voiture lors de la poursuite. Les trois sont tout de même contents d’avoir pu récupérer une des caméras. Alors que les gyrophares des autres patrouilleuses se font entendre, Sarah prend la décision de laisser sortir les deux voleurs. Se faire tabasser par 4 personnes pour une boîte de gâteaux, c’est assez cher payé.

Alors que les autres flics commencent eux aussi à mener l’enquête de voisinage, Potocki se dirige vers le véhicule percuté. En ouvrant le coffre, il voit deux sacs de sport. Et à l’intérieur, suffisamment de fusil d’assaut pour braquer une banque. Alors qu’il essaie d’en cacher un sous sa veste, le lieutenant Boomer arrive face à lui. En voyant sa tentative minable de dissimulation, il lui prend le fusil des mains et le fait glisser sous la voiture.

« Les gars, venez m’embarquer les sacs. 19 fusils d’assaut, on vient de recompter avec Potocki. ».

Les enquêteurs commencent à recevoir des informations supplémentaires. Les deux propriétaires de véhicules sont identifiés, un certain M. Cech et un M. Lindsberg, un Suédois. La jeune femme se nomme Natalia Protchev, recherchée par Interpol en tant que membre numéro deux de la famille de mafia oslave du même nom. Son père, Sergei Protchev, est l’un des parrains les plus puissants du pays, et il n’a jamais pu être arrêté pour quoi que ce soit, pas même un stationnement.  C’est une très mauvaise nouvelle pour la section, car d’un coup la pression qui va leur tomber dessus pour la résolution de l’enquête va être monstrueuse.

Mais les affaires reprennent vite dans le secteur 18, et les trois flics doivent repartir à vive allure sur une prise d’otage. Les informations sont confuses mais il semblerait que 4 drogués s’en sont pris à un commerçant local, surement pour gratter quelques billets pour un fix. Par contre, le commerce se situe en plein sur le secteur de Boubakar, un des plus importants chefs de gangs du quartier.

En arrivant sur place, Elmut a à peine le temps de déraper avec la patrouilleuse pour se protéger de la pluie de balles qui leur tombe dessus. Les camés les canardent depuis l’intérieur et l’extérieur de la supérette. Alors que les flics s’équipent pour lancer l’assaut en colonne. Boubakar débarque sur un énorme pick-up avec ses hommes. Fou de rage, il hurle sur les flics qui viennent de débarquer et commence lui aussi à mitrailler le commerce et les camés. Au milieu de ce bordel monstrueux, la section 13 parvient tant bien que mal à pénétrer dans le bâtiment. Brener interpelle l’un des suspects d’un coup de fusil à pompe à bout portant en plein ventre, laissant le corps à moitié pulvérisé s’effondrer. Sandra essaie de se faufiler pour mettre le gérant du commerce à l’abri et elle parvient à l’escorter. L’un des suspects est arrêté, les autres se sont enfuis ou ont été pulvérisés par les balles tirées par Boubakar.

Cependant, alors que Brener passe les menottes au jeune, le type éclaté au fusil à pompe se relève, les yeux rouge vif, la bave aux lèvres, et recommence à tirer. Elmut hésite une demi-seconde à utiliser son suspect comme bouclier mais se ravise. Avec Potocki, ils parviennent à achever le cadavre.

Cela ne fait pas 5 minutes que la fusillade est terminée que le Falkfuhrer Kellerman est présent.  Il arrive à calmer Boubakar et il enjoint la section à rapidement retourner à la Falkhouse.

Heureusement pour l’équipe, pas de blessures trop importantes, rien que deux bouts et un verre de scotch ne saurait résoudre. La section fait l’inventaire de leurs enquêtes du jour et ils interrogent aussi les services compétents.

Concernant la fusillade qui vient d’avoir lieu, les mecs étaient shootés à la Santa Pena, une drogue dure qui a bien fait sa place sur le marché et qui a le problème de transformer en zombie toute personne sous overdose. Les types ne ressentant plus aucune douleur, ni aucune fatigue, ils sont capables de canarder tant que leur tête n’a pas explosé. A la base, la came était principalement gérée par les oslaves, mais depuis quelques temps plusieurs gangs s’y sont mis. Les collègues de la stup donnent également l’info qu’un point de vente régulier se tient devant une librairie.

Concernant l’accident, l’analyse des bandes de surveillance récupérées un peu partout laisse apercevoir que les deux mecs percutés sortent quasiment instantanément de leur voiture et partent à pied dans une rue voisine. On les voit monter dans un bus et plus rien. Le conducteur de la voiture dans laquelle se trouvait Natalia est un petit blanc chauve mais impossible d’avoir une identification.

La section apprend également que la brigade de répression de la grande criminalité tient depuis des années un dossier sur Protchev : prostitution, drogues, blanchiment, recel, etc. Mais les suspects disparaissent aussi vite que les témoins et aucun procès ne s’est jamais monté. En ce moment, les Oslaves sont en conflit de territoire avec les grandes familles juives.

Enfin, après avoir rencontré la légiste, les trois flics apprennent que Natalia était morte depuis 15 à 20 heures avant l’accident. Elle était allongée sur le dos à l’avant de la voiture ce qui l’a propulsé à travers le pare-brise lors du choc. Dernier fait surprenant : son dernier repas était composé de falafels. Est-ce qu’elle était en train de négocier une trêve ? Si c’est le cas, tout ne c’est pas passé comme prévu…

Épuisés, les flics rentrent chez eux après une journée de 17 heures. Elmut s’endort bourré et les couilles à l’air comme à son habitude dans son appartement crasseux, la tête de son chien Diego posé sur ses cuisses. Potocki ne peut s’empêcher de faire un détour par son dealer afin de récupérer la marchandise dont il a besoin pour tenir. Et Sandra ressasse inlassablement dans sa tête la succession d’échecs qui lui ont valu une rétrogradation démesurée.

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